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Pendant ce temps-là, dans le Bessin ...

Chaque mois, Dominique (de la LPO) & Nicolas (des Jardiniers du Bessin) mettent à l’honneur un oiseau et une plante…

Un petit morceau de Bessin…

Sommaire

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Le faucon pèlerin et les orchidées sauvages

 

La tourterelle des bois et la fumeterre

 

L’hirondelle rustique et la chélidoine, l’herbe à verrues

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La corneille noire  et le pied de corneille, plantain corne de cerf

 

 

Le râle d'eau et le cresson

La grive draine et le gui, janvier

 

 

 

 

 

Le roitelet triple bandeau et le houx, décembre

 

 

Le rouge-gorge et le laiteron, novembre

 

 

Le chardonneret élégant et le cirse lancéolé, octobre

Ancre 3

Octobre 2018

La caille des blés et le chrysanthème des moissons

Caille
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La caille des blés

C’est un gallinacé beaucoup plus petit que les perdrix, de la taille d’une alouette. Un oiseau au plumage brun fauve, avec des rayures sur le dessus du corps et les flancs. Le mâle a le menton et un collier à la gorge noirs. En vol, la queue est pointue sans trace de roux.

La caille est extrêmement difficile à observer, car elle préfère courir plutôt que voler. Elle signale sa présence par son chant composé de trois syllabes brèves popularisées par l’onomatopée « paye tes dettes ».

Elle fréquente divers espaces ouverts, et en cultures niche plutôt dans les céréales. Elle se nourrit de graines et d’insectes au printemps. C’est un nicheur migrateur irrégulier, qui n’est pas protégé.

…Le Chrysanthème des moissons, Glebionissegetum

Le Chrysanthème des moissons, aussi appelé Chrysanthème des blés est une plante annuelle vert bleuté qui illumine de ses fleurs jaunes les champs dès le mois de juin. Sa floraison se prolonge jusqu’en septembre. Ses tiges dressées et ramifiées portent des feuilles simples, profondément échancrées, glabres, épaisses.

 

Son inflorescence qui a l'aspect d’une petite marguerite, est souvent prise pour une fleur unique : le capitule. En fait ce capitule est formé d’une multitude de petites fleurs tubulées serrées les unes sur les autres au centre et des fleurs ligulées en périphérie (c’est-à-dire un tube muni d’un pétale déjeté en dehors).

Ses fruits sont de deux sortes : les akènes du centre sont cylindriques avec 10 fortes côtes, ceux de la périphérie sont aussi larges que longs avec 2 ailes latérales.

Autrefois beaucoup plus répandue, le Chrysanthème des moissons est en régression marquée, et on ne le retrouve plus qu’en de rares secteurs du Bessin sur les communes de Longues-sur-Mer et Saint-Vigor-le-Grand dans des sols sableux. Comme toutes les messicoles victimes des herbicides, son avenir est très incertain…

Chrysanthème des moissons

Chrysanthème des moissons, Longues-sur-Mer

Chrysanthème des moissons

Chrysanthème des moissons, Saint-Vigor-le-Grand

Chrysanthème des moissons

Chrysanthème des moissons, inflorescence terminale en capitule avec fleurs tubulaires au centre et ligulées en périphérie

Chrysanthème des moissons

Chrysanthème des moissons, pédoncule épaissi sous l’inflorescence

Caille des blés

Caille des blés

Caille des blés

Caille des blés

L’œnanthe

Juin 2018

L’œnanthe et l’œnanthe

Le traquet motteux, Œnanthe œnanthe

Nerveux, ce passereau migrateur s’agite continuellement, pliant sans cesse ses longues pattes, déployant ses ailes tout en lançant des « tac, tac ». Ce cri fait penser au bruit du traquet du moulin à blé, qui lui a donné son nom. Le qualificatif motteux est directement lié au fait qu’il aime se percher sur les mottes de terre et tous les espaces ouverts à végétation rase et parsemés de rochers.

Gris dessus, orangé dessous, les ailes et les bandeaux oculaires noirs (mâle) ou brun foncé (femelle), le traquet motteux est surtout facile à reconnaître grâce à sa queue blanche terminée par une barre noire qui forme un T à l’envers.

Dans notre région, il est d’observation fréquente lors des passages d’automne (septembre-octobre) et de printemps (avril-mai). Il hiverne dans les steppes d’Afrique tropicale. Ce qui explique que ses sites de nidification de notre secteur soient essentiellement dans les carrières et les zones pierreuses, à même le sol. Son nid est généralement protégé par un toit, rocher ou racines. Il visite son habitat dénudé par des vols au ras du sol sur lequel il peut courir très rapidement en sautillant régulièrement. Il se nourrit surtout d’insectes et d’invertébrés divers.

Œnanthe, son nom latin, nous fait voyager en Grèce – et dans d’autres pays méditerranéens – au moment de la floraison de la vigne lorsque notre migrateur y retourne au printemps : de ainos (vin) et anthos (fleur). Et ceci nous renvoie naturellement vers une belle mortelle enivrante…

…L’ Œnanthe safranée, Œnanthe crocata

L’œnanthe est une plante herbacée vivace, à port dressé, ramifié d’environ 1 à 1.5mètre de haut vivant fréquemment les pieds dans l’eau. Elle est donc très présente dans les fossés et le long des cours d’eau du Bessin où elle fleurit entre mai et juin.

Attention toute la plante est extrêmement toxique même si elle concentre plus son poison mortel dans ses racines tubérisées. En les cassant ces tubercules laissent s’échapper un suc jaune à l’origine de l’appellation « safranée » ou « crocata » en latin.

Elle appartient à une famille bien caractérisée par son inflorescence : les apiacées (anciennement les ombellifères) avec ses  petites fleurs blanches de quelques millimètres disposées en ombelles (et plus précisément en ombelle d’ombellules). 

Ses feuilles sont alternes épaisses comme celles du céleri mais 2 à 3 fois divisées et à odeur de persil. Mais restez bien loin de cette vénéneuse !!

Œnanthe safranée

Œnanthe safranée, ENS Bayeux

Œnanthe safranée

Œnanthe safranée, tige

Œnanthe safranée

Œnanthe safranée, feuille

Œnanthe safranée

Œnanthe safranée, ombelle d'ombellules

Œnanthe safranée

Œnanthe safranée, ensemble de fleurs composant une ombellule

Traquet motteux

Traquet motteux

Traquet motteux

Traquet motteux

Avril 2018

Le coucou gris et le coucou jaune

Ancre 2

Le coucou gris

En ce matin du 2 avril, un « coucou » retentit trois fois dans le chaos de Marigny. Ce chant particulier est émis par le coucou gris, qui est de retour d’Afrique. C’est ce chant typique, annonciateur du printemps, qui a valu son nom à cet oiseau.

De la taille d’une tourterelle, sa silhouette en vol rappelle celle des petits rapaces grisâtres à longue queue comme le faucon hobereau ou l’épervier. Il se différencie d’eux par son bec non crochu et les taches claires sur sa queue. Le gris reste la couleur dominante des adultes, bien que quelques femelles soient brunes ou rousses. Comme son petit bec pointu d’insectivore l’indique, le coucou se nourrit d’insectes et plus spécialement de chenilles velues (que peu d’oiseaux consomment).

Le coucou, qui occupe les milieux bas – vallées, marécages -  est connu pour « confier » ses œufs et l’élevage de ses jeunes à d’autres oiseaux (son nom latin cuculus signifie « fainéant »). Dans un premier temps, la femelle va observer et repérer plusieurs nids, notamment de la bergeronnette grise, du rouge-gorge, du troglodyte, de l’accenteur mouchet ou de la rousserole effarvatte. Dès que ceux-ci auront commencé à pondre, elle profitera de l’éloignement du propriétaire pour déposer un œuf qui ressemblera le plus souvent à ceux de l’espèce parasitée. Elle en déposera ainsi, un seul dans chaque nid, de huit à douze entre mai et juillet. Certains d’entre eux seront rejetés par le parent adoptif. Ceux qui ne le seront pas donneront le jour à un jeune qui, dès sa naissance, expulsera hors du nid œufs et poussins. Ainsi, il sera seul à bénéficier du soin attentif des parents nourriciers qui, souvent, beaucoup plus petits que lui, auront bien du mal à satisfaire son appétit.

Les juvéniles, en août, puis les derniers vers mi-septembre, partent à leur tour pour la migration lointaine, alors que leurs parents naturels ont déserté les lieux fin juillet - début août.

Voilà donc une espèce d’oiseau unique en son genre.

Le coucou

Depuis le mois de mars, les sous-bois et les talus ombragés se couvrent de jaune pâle ou parfois de blanc et de rose : la primevère acaule Primula vulgaris dont il existe de nombreux cultivars horticoles s’avance ainsi souvent en touffe imposante avec ses larges fleurs dépassant de peu le feuillage.

Par contre, sa cousine, notre fleur du mois, le coucou Primula veris préfère la pleine lumière des prairies et des talus secs.

Plante herbacée, persistante par son rhizome qui s’étend d’année en année avec des feuilles toutes basales disposées en rosette, elle possède des feuilles entières à base droite et portées par un pétiole ailé. Les fleurs  jaune d’or tachées d’orange à la gorge sont disposées en ombelle unilatérale au sommet d’une hampe florale 10  à 30 cm de haut lui donnant un air haut perché. La corolle en forme de tube s’ouvre en  5 lobes alors que le calice très renflé est entièrement vert blanchâtre.

La fleur est discrètement odorante et utilisée pour parfumer les boissons et les tisanes. Elle était ainsi dénommée primevère officinale pour ses propriétés expectorantes et sédatives.

Beau printemps à tous

Coucou jaune

Primevère acaule - Saint-Vigor-le-Grand

Coucou jaune

Coucou ou primevère officinale - Tracy-sur-Mer

Coucou jaune

Coucou ou primevère officinale - Tracy-sur-Mer

Coucou jaune

Inflorescence - Tracy-sur-Mer

Coucou jaune

Inflorescence - Tracy-sur-Mer

Coucou gris
Coucou gris
Jeune coucou gris

Jeune coucou gris nourri par une rousserolle effarvatte

Janvier 2018

Le pouillot véloce et la menthe pouliot

Pouillot

Le pouillot véloce

Ancre 1

C’est un des passereaux les plus communs et les plus petits de notre région, mais pas facile à distinguer de son homologue le pouillot fitis.

Tous deux ont un plumage brun-vert avec le bord des ailes, de la queue et le dessous du corps plus ou moins teinté de jaune-vert, ainsi que le bec fin des insectivores. Le fitis a un sourcil plus marqué que le véloce.

Leurs chants, par contre, sont très différents. Le « tsip-tsap tsip-tsap » scandé du pouillot véloce l’a fait surnommer le compteur d’écus. Le chant du pouillot fitis est une série de notes douces sifflées descendantes dont le rythme est semblable à celui du pinson des arbres, mais au timbre beaucoup plus ténu.

Le nom latin des pouillots, Phylloscopus (qui inspecte les feuilles), leur convient parfaitement. Les pouillots sont discrets, tant par leur plumage que par leur comportement. Heureusement, ils sont très remuants, ce qui permet de les apercevoir dans le feuillage, à la recherche d’insectes.

Si le fitis est strictement migrateur, le véloce est présent en hiver dans les secteurs tempérés du littoral.  

La menthe pouliot

La menthe pouliot, de son nom latin Mentha pulegium, est une plante de la famille des lamiacées qui regroupe beaucoup de plantes aromatiques comme le thym, la lavande, le romarin et les menthes. Elle possède donc comme les autres membres de cette famille une tige à section carrée et une disposition décussée des feuilles. Par contre alors que les fleurs des lamiacées sont habituellement irrégulières disposées en 2 lèvres (morphologie à l’origine de l’ancien nom des labiées), les fleurs de notre belle menthe ont elles 4 pétales soudés à disposition régulière dite, à symétrie radiaire. La belle affaire ! Il s’agit bien d’une lamiacée.

Belle plante herbacée vivace par son rhizome grâce auquel elle s’étend rapidement en touffe, elle fleurit de juillet à septembre. Les fleurs, formées de 4 pétales soudés sont de couleur rose-mauve et ont quatre étamines saillantes. L’élément caractéristique de l’espèce est le calice, qui est  à gorge fermée par des poils et à 5 dents inégales, les 2 inférieures plus étroites.

Malheur et triste réalité, la menthe pouliot n’a plus été revue dans l’environnement naturel du Bessin depuis les années 1980 ; mais elle est souvent en bonne place dans nos jardins pour son feuillage aromatique incomparable. Attention toutefois cette menthe contient de la pulégone, substance toxique pour le foie à concentration trop élevée.

Ancre GRIVE
Le pouillot véloce

Le pouillot véloce

Le pouillot véloce

Le pouillot véloce

Menthe pouliot

Menthe pouliot, disposition en touffe des tiges

Menthe pouliot

Menthe pouliot, inflorescence

Menthe pouliot

Menthe pouliot, inflorescence

Août 2017

La linotte mélodieuse et la vipérine

La linotte mélodieuse

linotte

De la famille des fringilles comme le chardonneret dont elle partage la taille, le chant et l’habitat, la linotte mélodieuse est un passereau des landes et friches, donc plus fréquemment observée sur la côte.

En plumage nuptial, le mâle est un très bel oiseau aux couleurs chaudes. Le dessus de son corps et ses ailes sont brun-roux, son ventre blanchâtre, son front et sa poitrine rouge vif. La femelle, par contre, est plus terne, un peu plus rayée et dépourvue de rouge.

Les buissons fournissent un abri à son nid qu’elle construit assez près du sol. Parfois elle réalise qu’il est très visible ; elle ne le finit pas et en recommence un autre ailleurs, d’où l’expression « tête de linotte ».

Elle se nourrit de graines qu’elle picore à terre ou sur toutes sortes de plantes dont le lin qui lui a valu son nom de linotte.

Elle aime la compagnie de ses congénères qu’elle retrouve sur les champs riches en graines dès qu’elle quitte ses sites de nidification.

Pour la plupart migrateur, la linotte mélodieuse se rencontre toute l’année à proximité du littoral.  

La vipérine

Contrairement à la légende, la vipérine ne soigne pas les morsures de vipère. Mais son nom ekhion, « vipère » fait référence au style bifide de la fleur rappelant la langue de l’animal. Les fleurs bleues intenses à 5 pétales soudées en cloche laissent dépasser un pistil terminé par ce style bifide et 5 étamines aux anthères magnifiquement violacées. Les graines feront le régal des linottes et des verdiers.

La vipérine est une plante bisannuelle ; la première année elle reste donc sous la forme d’une rosette de feuilles qui donnera la deuxième année une tige florale érigée entre les mois de mai et d’août. Cette tige ramifiée est verte avec des taches pourpres et tout comme les feuilles, elle est couverte de poils raides et piquants. C'est un des caractères de toute la famille des Boraginacées auquel notre vipérine appartient avec sa cousine la bourrache. Les feuilles, simples sont oblongues-lancéolées.

Notre plante a une préférence pour les terrains pauvres et caillouteux. Ainsi sa présence se limite dans le Bessin aux coteaux calcaires de la Seulles. Par contre, elle est aussi cultivée et on peut ainsi la retrouver dans les jachères fleuris où elle se ressème abondamment.

Linottes mélodieuses

Linottes mélodieuses

Linotte mélodieuse mâle

Linotte mélodieuse mâle

Linotte mélodieuse femelle

Linotte mélodieuse femelle

Vipérine, Creully

Vipérine, Creully

Etamines aux anthères bleues

Etamines aux anthères bleues

Style bifide

Style bifide

Tige poilue et tachée

Tige poilue et tachée

Juin 2017

Le faucon pèlerin et les orchidées sauvages

Le faucon pèlerin

Faucon

Ils se sont installés ! Leur retour sur les tours de la cathédrale de Bayeux a cette année 2017 été fructueux. Le couple de faucons pèlerins observé l’an dernier s’est reproduit ce printemps. Deux jeunes se sont envolés début juin, faisant l’attraction des touristes pendant cette période très fréquentée.

La silhouette massive de ce rapace diurne dégage un sentiment de puissance contenue. Le noir de sa grosse tête et de ses moustaches, le bleu ardoisé de son dos, le blanc finement barré de noir du dessous de son corps et le jaune de la cire du bec et de ses pattes sont autant de touches harmonieuses qui lui confèrent une élégance rare. Comme chez d’autres rapaces, la femelle est d’un tiers plus grande ; les jeunes sont moins marqués dans les couleurs, avec du brun-beige qui disparaîtra l’année suivante.

Oiseau de haut vol qui s’attaque à d’autres oiseaux parmi les plus nombreux (pigeons, choucas, mouettes) en les percutant à très grande vitesse, le faucon pèlerin a besoin de parois verticales pour atterrir et décoller et de replat abrité pour installer sa progéniture. Il choisit donc les falaises, les carrières et les édifices publics comme site de nidification.

Les restes de proie trouvés autour de la cathédrale et sur les terrasses du monument (pluviers et chevaliers) révèlent qu’il peut chasser loin de son aire. Bayeux, ville médiévale où l’on découvre un cadavre de chevalier,  les oiseaux lancent parfois une note humoristique !    

Les orchidées sauvages

Majestueuses, les orchidées sauvages  sont en pleines floraisons en ce mois de juin et embellissent nos prairies calcicoles du Bessin.

Certaines espèces sont suffisamment répandues pour que vous puissiez espérer les voir pousser spontanément dans votre pelouse. Il suffit d’apprendre à les identifier et d’effectuer une seule tonte en position haute au début du printemps  avant que les  orchidées n’émettent leur tige florale ; puis une ou deux tontes à l’automne après la fructification.

Les feuilles des orchidées sont simples, sans pétiole, à nervures parallèles. Elles forment une rosette visible dès la fin de l’automne. Puis la plante émet au printemps une tige florale unique non ramifiée généralement peu élevée. Les fleurs sont regroupées au sommet de cette tige en épi plus ou moins dense. Bien sur leur taille est loin d’égaler leurs cousines exotiques mais elles recèlent une beauté tout aussi mystérieuse. Approchez-vous…

 Chaque fleur possède 3 sépales et 3 pétales dont un plus développé : le labelle, caractéristique la plus visible et la plus spectaculaire. Il peut d’ailleurs prendre l’aspect d’un insecte comme chez les ophrys.

 

Trois espèces peuvent principalement  venir coloniser votre pelouse :

~ L’orchis pyramidale, Anacamptis pyramidalis,  se remarque de loin avec ses inflorescences roses. Plante haute de 15 à 40 cm. Feuilles étroitement lancéolées, non maculées. L’inflorescence est compacte, ressemblant en quelque sorte à une pyramide surtout en début de floraison, dont elle tire son nom. Le labelle est plan, trilobé, pourvu à sa base de deux renflements parallèles caractéristiques. Les sépales latéraux sont étalés latéralement

~ L’orchis bouc, Himantoglossum hircinum,  est une orchidée plus grande (30 à 80cm de hauteur) et on l'identifie facilement grâce au labelle démesuré (jusqu’à 6 cm) des fleurs et leur "parfum" caractéristique de… bouc !

~ L’ophrys abeille, Ophrys apifera,  plante haute de 20 à 50 cm attire le regard par la finesse du dessin de son labelle imitant à la perfection l’abeille avec sa pilosité ! Ce labelle se termine par un appendice tourné vers l’arrière. Les 2 autres pétales sont quasiment inexistants, verdâtres par contre les 3 sépales participent pleinement à la beauté de la fleur allant du blanc au rose violacé.

 

Beaucoup d’autres espèces sont présentes dans le Bessin et sont très représentatives du milieu dans lequel elles vivent. Ne les ramassez pas, beaucoup sont rares et protégées et elles ne survivraient pas dans les platebandes des jardins.

Faucons pèlerins

Faucons pèlerins, Cathédrale de Bayeux

Faucons pèlerins

Faucons pèlerins, Cathédrale de Bayeux

Faucons pèlerins

Faucons pèlerins, Cathédrale de Bayeux

Proie du faucon

Faucons pèlerins

L’orchis pyramidale

Faucons pèlerins, Port-en-Bessin-Huppain

L’orchis pyramidale

L’orchis pyramidale, Saint-Vigor-le-Grand

L’orchis bouc

L’orchis bouc, Graye-sur-Mer

L’orchis bouc

L’orchis bouc, Graye-sur-Mer

L’ophrys abeille

L’ophrys abeille, Graye-sur-Mer

Mai 2017

La tourterelle des bois et la fumeterre

La tourterelle des bois

Tourterelle

Le plus petit des colombidés de chez nous est un migrateur qui arrive fin avril. Ses marques de fabrique sont les raies blanches et noires sur les côtés du cou, les ailes marron-roux avec le centre des plumes noir (aspect écailleux), la longue queue arrondie noire bordée de blanc, l’œil jaune entouré d’un anneau rouge. Les deux sexes sont identiques.

La tourterelle des bois émet un roucoulement rou-rr doux et ronronné, souvent répété pendant de longues périodes.

C’est un oiseau des paysages ouverts parsemés d’arbres, de buissons, de haies et de bosquets. Contrairement à la tourterelle turque, elle fréquente rarement les habitations.

Farouche, elle se cache dans les feuillages et se nourrit à terre de graines, notamment celles des fumeterres qu’elle prélève sur la plante. Sa répartition et son cycle de reproduction sont liés à celui de cette plante. Elle repart donc à l’automne au centre de l’Afrique quand la fumeterre a disparu.

Sa faible population est due à son affection pour les « mauvaises herbes » qui ne sont pas tolérées dans bien des milieux.

La fumeterre

La fumeterre est une plante herbacée annuelle, de 30 à 70 cm de haut dont la tige vert glauque est ramifiée, dressée et, compte tenu de sa fragilité s’appuie souvent sur les végétaux voisins pour rechercher la lumière. Elle est très présente dans le Bessin où elle fleurit tout au long du printemps et de l’été dans les champs de céréales, les vieux murs et dans nos potagers.

On la repère à ses fleurs si particulières roses, à extrémité violette, de forme tubaire. Etonnement, notre plante appartient aux papavéracées au côté de  la chélidoine : elle possède ainsi comme les plantes de cette famille 2 sépales et  4 pétales ; par contre, la corolle est irrégulière avec un éperon porté par le pétale supérieur.

A la base de la grappe fleurie apparaissent les graines protégées par une capsule sphérique verte.

Elle semble sortir de terre comme une fumée à cause de son feuillage grisâtre léger et très découpé ce qui lui a donné son nom de fumeterre : « fumée de terre ». Mais elle a aussi d’autres noms liés à  son amertume si importante qu’elle fait pleurer : fiel de terre, herbe à la veuve.

Malgré cette saveur très amère, la plante était très utilisée en médecine populaire pour ses qualités dépuratives c’est-à-dire qu’elle était utilisée à la sortie de l’hiver  pour éliminer les toxines du foie et du sang.

Pour aller plus loin dans la découverte de cette plante, voici 2 espèces différentes présentes dans le Bessin, attention toutefois leur distinction nécessite une étude rapprochée :

La fumeterre des murailles (Fumaria muralis) à corolle de longueur 9-12mm avec le pétale inférieur à bord redressé et fruit légèrement plus long que large.

La fumeterre officinale (Fumaria officinalis) à corolle de longueur 5-8mm et à fruit plus large que long.

La fumeterre officinale

La fumeterre officinale, Villiers-le-Sec, les fruits

Tourterelle des bois

Tourterelle des bois

Tourterelle des bois

Tourterelle des bois

La fumeterre officinale

La fumeterre officinale, Villiers-le-Sec, grappe de fleurs

La fumeterre officinale

La fumeterre officinale, Villiers-le-Sec

La fumeterre des murailles

La fumeterre des murailles, Crépon, les fruits

La fumeterre des murailles

La fumeterre des murailles, Crépon

La fumeterre des murailles

La fumeterre des murailles, Crépon, grappe de fleurs

Avril 2017

L’hirondelle rustique et la chélidoine, l’herbe à verrues

Hirondelle

L’hirondelle rustique

« ça y est ! Elles sont revenues ! »

Cette phrase, reprise avec satisfaction chaque printemps, exprime le bonheur d’en avoir fini avec l’hiver et de retrouver des amies fidèles, qui ont su se protéger des mille dangers de la migration en terres lointaines jugées souvent inhospitalières parce que inconnues.

Comment ne pas repérer le manège bruyant des mâles qui, arrivant les premiers, déterminent rapidement leur territoire, en l’occurrence l’emplacement du nid, par un chant mélodieux et la poursuite des congénères rivaux ? C’est facile que de reconnaître cet élégant oiseau au corps fuselé, aux longues ailes, aux petites pattes et au bec court. Le dessus du corps est bleu-noir aux reflets métalliques, la face et la gorge rousse, le ventre blanchâtre et la queue prolongée de longs filets.

Un corps de chasseur d’insectes aériens, fait pour voler la majeure partie du temps : d’avril à septembre, l’hirondelle rustique raie l’espace aérien, inlassablement, avec élégance. Elle chasse souvent très bas, au ras de l’eau ou du sol, zigzagant parmi les obstacles, relevant brusquement son vol ou regagnant en plané le bâtiment où elle s’est installée pour nicher.

Elle est parfois confondue avec l’hirondelle de fenêtre qui a le corps plus trapu, les ailes plus courtes et surtout le croupion blanc.

Appelée auparavant hirondelle de cheminée, elle bâtit son nid ouvert sur les poutres des étables, écuries ou granges. Il est constitué d’un mélange de boue et de brindilles végétales, cimenté de salive.

« Ce sont les mêmes qui reviennent chaque année », entend-on fréquemment. Seraient-elles immortelles ? En fait, un individu ressemble à un autre. Certes, la fidélité au site de nidification est reconnue mais elle est loin d’être la règle absolue, en raison de la diminution des couples après chaque saison et de la mortalité qui reste élevée surtout chez les jeunes.

Alors, réservons- leur un bon accueil afin qu’elles puissent continuer à jouer leur rôle efficace contre les insectes peu appréciés l’été.

La chélidoine, l’herbe à verrues

La chélidoine, Chelidonium majus, est une plante vivace herbacée très commune sur les terrains vagues, au pied des haies ; les fourmis en disséminant les graines jusqu’en haut des vieux murs. Probablement en avez-vous aussi dans votre jardin puisqu’elle affectionne les sols riches en azote et frais même si elle peut se contenter de peu. Elle fleurit au retour des hirondelles et marque ainsi le retour du printemps. D’ailleurs, son nom scientifique Chelidonium vient du grec khelidon, hirondelle.

Elle porte de nombreux autres noms parmi lesquels herbe à verrues car elle contient un suc jaune-orangé toxique pour la peau qui apparait en cassant la tige et qui permet de bruler les verrues. Attention la plante est vénéneuse.

 

Notre plante ne passe pas inaperçue avec  ses nombreuses fleurs jaunes au sommet des tiges rameuses de 30 à 80 cm de hauteur. Attention, ne vous trompez pas ! Certes la corolle compte  4 pétales comme les brassicacées (anciennement les crucifères) mais notre belle appartient à la famille des papavéracées (famille du coquelicot)  avec ses 2 sépales, très rapidement caducs et ses très nombreuses étamines  (alors qu’il y 4 sépales et 6 étamines pour les brassicacées).

Ses fleurs laissent place aux fruits à 2 valves: les siliques comme chez les brassicacées !!! Et non, encore une fois, il s’agit bien d’une papavéracée !

 

Fêtons le printemps avec le retour des hirondelles et des chélidoines !

Hirondelle

Hirondelle

Hirondelle

Hirondelle

Chélidoine

Chélidoine

Fleur à 4 pétales jaunes

Fleur à 4 pétales jaunes

Hirondelle

Hirondelle

Les fruits sont des siliques

Les fruits sont des siliques

Jeunes hirondelles rustiques

Jeunes hirondelles rustiques

Le suc jaune toxique

Le suc jaune toxique

Corneille

Mars 2017

La corneille noire  et le pied de corneille, plantain corne de cerf

La corneille noire 

On dit de la corneille, oiseau babillard au cri rauque et puissant, qu’elle criaille, babille ou graille ; en fait, on « croa » qu’elle croasse. Elle est aussi surnommée petit corbeau ou corbine, à cause de son plumage noir brillant et de ses habitudes qui la rapprochent du corbeau avec lequel elle est souvent confondue.

On prétend que la corneille vit neuf âges de l’homme, qu’elle sert de guide aux cigognes pour traverser les mers. Elle aurait un instinct pour prédire l’avenir, cependant les anciens regardaient son chant comme un mauvais présage. Elle était aussi l’emblème de l’indiscrétion. Selon la légende, Coronis, fille de Coronée, fut changée en corneille (en latin corvus corone) par Minerve pour échapper aux avances de Neptune et devint son oiseau favori. Par la suite, elle fut bannie pour un funeste bavardage et se rendit indigne de la protection de la déesse. Depuis, Minerve lui préfère le hibou, symbole de la clairvoyance !

La corneille ne peut guère être confondue qu’avec le corbeau freux (qui niche en colonie) et le grand corbeau (nicheur des falaises et carrières). Elle n’a toutefois ni la zone glabre et grisâtre à la base du bec du premier, ni la silhouette, ni la taille, ni les cris graves du second. Son plumage est d’un beau noir ébène uniforme paré de reflets métalliques. Sa prédilection est marquée pour les zones cultivées parsemées d’arbres dans lesquelles elle recherche l’essentiel de sa nourriture variée d’omnivore en marchant. Ingénieuse, elle sait casser des noix en les laissant tomber depuis les airs.

Observée solitaire ou en couple en mars, elle se mêle en hiver aux troupes de freux et de choucas. Les agriculteurs lui reprochent des dégâts dans les semis et des prédations sur les jeunes volailles, les chasseurs de prélever des œufs ou des jeunes gibiers. La corneille compte peu de prédateurs, autour et faucon pèlerin, en nombre insuffisant pour assurer une régulation sensible des effectifs de l’espèce, il faut bien en convenir.

Le pied de corneille, plantain corne de cerf

Le pied de corneille (Plantago coronopus ), plus connu sous le nom de plantain corne de cerf (il s’agit bien d’un plantain !) est une petite plante bisannuelle ou vivace de la famille des plantaginacées présente sur toutes les plages de notre littoral du Bessin, elle fleurit de mai à octobre. Elle est plutôt positionnée en retrait sur la dune grise ou bien on la retrouve entre les interstices du béton des digues.

En mars on ne la rencontre que sous la forme d’une rosette de feuilles pubescentes étalées sur le sable. Ces feuilles, allongées  de 15 à 30 cm, grossièrement dentées, évoquent la forme d’un pied de corneille (coronopus) ou d’un bois de cerf.

Les fleurs jaunâtres sont minuscules et,  comme ses cousins, le plantain lancéolé et le plantain majeur sont regroupées en épi serré à l’extrémité d’une hampe florale de 20cm.

Les jeunes feuilles se consomment  en salades, les plus anciennes  cuites comme  légume.  Des graines ou de des plants sont même proposées dans le commerce pour une  culture au potager. Le semis s’effectue en mars pour une récolte échelonnée tout l’année.

Corneille noire
Pied de corneille

Pied de corneille sur le littoral à Saint-Côme-de-Fresné, mars 2017

Feuille du pied de corneille
Corneille noire
Rosette de feuilles

Rosette de feuilles du pied de corneille

Pied de corneille

Pied de corneille et plantain lancéolé

Plantain lancéolé

Plantain lancéolé à la coulée verte, fête du printemps à Argouges/Bayeux en mai 2016

Février 2017

Le râle d’eau et le cresson

Rale d'eau

Le râle d’eau

Tandis que le soleil bas de l’hiver illumine le ciel brumeux, nous avançons en bordure de marécage sur une des passerelles de l’espace naturel sensible de Bayeux. Des oiseaux sombres s’enfuient de quelques mètres, s’éclaboussant bruyamment dans leur course au ras de l’eau. Ce sont des poules d’eau, gallinules pour les intimes, reconnaissables chez les adultes à leur bec rouge à pointe jaune.

Soudain, des cris stridents nous parviennent des roseaux, tels ceux d’un un porcelet qu’on égorge. Aussitôt, un oiseau s’échappe promptement du couvert du caillebottis, battant l’air de ses courtes ailes et se dissimulant dans les plantes aquatiques à proximité.

 Avec une silhouette proche de celle de la poule d’eau, cet autre rallidé est cependant légèrement plus petit, avec un long bec rappelant le chevalier cul-blanc, lui aussi présent dans ce lieu magique. Mais le chevalier se serait envolé, comme la plupart des petits échassiers, lorsque la distance de quiétude n’est plus suffisante. Celui-ci n’a pas daigné faire de même, car il vole très rarement, préférant circuler à l’intérieur ou à la lisière des roseaux. Son corps sombre, brun sur le dos, gris bleuté sur le bas de la tête et le ventre, et son long bec rouge identifient un mâle de râle d’eau, oiseau discret assez difficile à observer. Du blanc apparaît sous la queue relevée en permanence, mais cet indice nécessite un long affût ou une chance inouïe, comme celle qui nous a suivie ce jour-là à sa découverte.

Le râle a des pattes solides et des longs doigts lui permettant de marcher sur la vase sans s’enfoncer. Il cherche une nourriture autant animale que végétale. Il est plus facile à détecter entre novembre et février, lorsque des hivernants venus du Nord ou de l’Est ont rejoint la population locale. En période de nidification, la discrétion est de mise, ce qui signifie qu’on l’entend plus qu’on ne le voit.

Alors, si vous croyez qu’un crime est en train de se commettre en bordure de l’étang de l’E.N.S., et que l’égorgeur du coin a encore frappé, n’appelez pas la police, mais pensez plutôt à la présence du râle d’eau, seul ou en nombre incertain, mais toujours discret. Un des charmes du marais, lorsqu’il est identifié.  

Le cresson

Le Cresson de Fontaine, également appelé Cresson Officinal, Nasturtium officinale, se trouve couramment dans les ruisseaux et les fossés du Bessin tant que le courant n’est pas trop fort. Ainsi, il est bien présent à l'espace naturel sensible de Bayeux (vallée de l'Aure) où il côtoie notre râle d’eau.

Quatre sépales, quatre pétales disposés en croix, cela vous rappelle les …crucifères. Oui mais « crucifère » a disparu du vocabulaire botanique au profit de brassicacées dont il reprend le nom de son principal représentant : le chou, Brassica oleacera.

Les petites fleurs blanches du cresson qui apparaissent en juillet/aout sont regroupées en grappe et laissent place aux fruits caractéristiques des brassicacées : les siliques ; fruits secs déhiscents qui s’ouvrent en 2 valves laissant voir les graines disposées sur deux rangs dans chaque loge.

Notre cresson peut facilement être confondu avec l’ache faux cresson, Helosciadum nodiflorum qui est présent aux mêmes endroits humides les pieds dans l’eau. Leurs feuilles se ressemblent étrangement mais les folioles de l’ache sont plus allongés (lancéolés) et dentés. La floraison permet par contre de les distinguer facilement car la fleur de l’ache a 5 pétales et l’inflorescence est une ombelle (famille des apiacées).

 

Les feuilles, à la saveur piquante, sont consommées crues en salade.  Elles peuvent également être cuites dans des soupes par exemple. Cependant, attention de ne jamais récolter de cresson dans les eaux de nos rivières car il risque d'être parasité par la douve du foie.

Dans nos jardins potagers, Il existe des plantes cultivées portant le nom de cresson à cause de la similitude du goût avec notre cresson de fontaine. Ces plantes appartiennent aussi à la même famille des brassicacées et sont de culture facile : le cresson alénois et le cresson de terre.

Râle d'eau

Sortie LPO Normandie groupe Bessin à l'espace naturel sensible de Bayeux (vallée de l'Aure)

Le Cresson de Fontaine

Le Cresson de Fontaine : fleurs et siliques

Râle d'eau

Feuilles de Cresson de Fontaine et de l’ache faux cresson

Fleurs de l’ache faux cresson

Ancre GRIVE

Janvier 2017

La grive draine et le gui

La grive draine

En ce début d’année, dès que la température remonte entre deux gelées, il est possible d’entendre le chant mélancolique de la grive draine. Ressemblant à celui du merle noir, il est cependant plus court et moins varié. Les cris roulés faisant penser à une crécelle sont également une particularité de l’espèce.

 Absente des rassemblements hivernaux de ses collègues les grives litornes et mauvis, elle se montre le plus souvent seule, dans un arbre ou en vol légèrement ondulé. La plus grande des grives se reconnaît à son ventre blanc fortement tacheté de noir, à son dos brun grisâtre et au-dessous de l’aile blanc en vol. La draine peut être confondue avec la musicienne qui est pourtant plus petite, plus brune et rousse avec les flancs beiges.

Espèce sédentaire typique du bocage, la grive draine a un régime alimentaire varié : vers, larves, insectes, limaces, mais aussi toutes sortes de fruits et baies ; et particulièrement, quand vient l’hiver, les boules de gui ; elle contribue ainsi à sa propagation en disséminant les graines avec ses fientes.

Le gui

Sous arbrisseau aux feuilles persistantes, simples, opposées d’un vert jaunâtre, il parasite les  arbres. Ses suçoirs  récupèrent  l’eau et les sels minéraux de la sève de son hôte ; avec celle-ci,il est toujours capable, comme toutes les plantes chlorophylliennes, de synthétiser sa propre matière carbonée.

Il est capable de se développer sur des espèces d’arbres extrêmement variées. Ainsi il  forme des touffes caractéristiques dans la ramure des pommiers des prés vergers ou dans les plantations de peupliers. Par contre il s’installe rarement sur le chêne et jamais sur le hêtre. D’ailleurs, c’est le gui des chênes qui était sacré pour les Gaulois.

A cette saison  hivernale,  ce sont les baies translucides qui sont bien visibles. Sa floraison est intervenue en avril dernier : le gui est comme le houx une plante dioïque ; ainsi les fleurs mâles et femelles du gui sont portées sur des pieds différents. La fleur ne possède pas la disposition classique avec un calice (ensemble des sépales) et une corolle (ensemble des pétales) mais une seule structure le périgoneformé de 4 tépales.

Les pieds mâles ne portent donc que des fleurs mâles formées de 4 tépales sur chacun desquels est soudé une étamine et, inversement, les pieds femelles ne portent que des fleurs femelles formées d’un ovaire surmonté des  4 tépales.

Les fruits (ou bien l’écorce comme le houx !) servent à fabriquer la glu et font le régal des grives et des fauvettes à tête noire contribuant ainsi à la dispersion des graines. Les fleurs sont mellifères. Et n’oubliez pas de vous procurez du gui pour une belle et heureuse année !

Boules de gui

A l'espace naturel sensible de Bayeux (vallée de l'Aure)

Gui sur aubépine
Grive

Décembre 2016

Le roitelet triple bandeau et le houx

Le roitelet triple bandeau

Les deux plus petits passereaux verdâtres de notre région sont des faux jumeaux. Les petits rois des secteurs boisés, les roitelets, sont de taille inférieure au troglodyte mignon, appelé aussi roitelet des haies.

Si la calotte, orange chez le mâle et jaune chez la femelle, est commune aux deux espèces de roitelet, le trait noir sur l’œil et le sourcil blanc distingue le roitelet à triple bandeau du roitelet huppé.

Ce dernier se rencontre le plus souvent dans les conifères, où son cri aigu se fait entendre davantage à l’automne lorsque d’autres individus venus du Nord ont rejoint ceux qui ont niché dans notre secteur.

Le roitelet à triple bandeau, reconnaissable également à ses cris et chant différents, affectionne les arbres et arbustes persistants (dont le houx vert) où il peut s’abriter plus facilement. Il ne se montre guère en bande et reste muet la plupart du temps à la mauvaise saison. En période de nidification, il est beaucoup moins nombreux que le roitelet huppé. 

Le houx

Houx, ça pique !

Profitons du mois de décembre pour fêter Noël avec le houx, Ilex aquifolium.

Son feuillage persistant associé au rouge vif de ses baies ont fait du houx un symbole de Noel, décorant les entrées des maisons. Pourtant il sait se défendre ! Ses feuilles sont à bord ondulé et épineux par contre plus les feuilles sont hautes dans la ramure plus elles tendent à perdre leurs piquants et devenir plates.

Le Houx est, comme le kiwi dioïque, ce qui signifie qu'il y a des individus mâles portant des fleurs unisexuées males  et des individus femelles portant des fleurs unisexuées femelles. Les fleurs blanches s’épanouissent en mai/juin mais passent souvent inaperçues. Bien sûr, seules les fleurs femelles donneront dès septembre les baies décoratives mais toxiques. Elles contiennent quatre graines, dont la dispersion est assurée par les oiseaux.

Notre houx sauvage est le seul représentant de la de la famille des Aquifoliacées mais de nombreuses espèces originaires d’Amérique du Nord ont été introduites dans les jardins pour leurs baies oranges ou jaunes, voire noires. De même des cultivars aux feuilles panachées ont été créés. Ils sont, comme  notre houx sauvage, intéressants  pour donner gite et couvert à de nombreux oiseaux, notamment les merles et les grives, qui se nourrissent de la pulpe jaune mais aussi pour  laisser à distance leurs prédateurs.

Ilex sp

Ilex aquifolium

Roitelet

Ilex aquifolium

Ilex sp, baies rouges toxiques

Ilex sp, baies rouges toxiques

Ilex aquifolium aureomarginata

Ilex aquifolium aureomarginata

Ilex aquifolium

Ilex aquifolium

Ancre Roitelet

Novembre 2016

Le rouge-gorge et le laiteron

Le rouge-gorge

A présent que la Toussaint est passée, les jours s’en vont toujours diminuant et les feuilles jaunissant ; les touristes s’en sont retournés vers leurs cités se mettre à l’abri des tempêtes et des gelées qui pourraient venir, et ici, ils nous ont laissé seul. Non, pas tout à fait, car au moins le rouge-gorge est là qui vient nous voir. Dès que nous avons pris un râteau pour remuer les feuilles mortes ou gratter la terre, à l’endroit précis où nous travaillons, il y a un rouge-gorge qui sort d’un buisson et vient inspecter ce que nous faisons. Toujours curieux, il sautille de-ci de-là, se pose sur le manche mais, si nous semblons faire attention à lui, tout de suite il prend un peu de distance, car sa familiarité est surtout d’apparence.

C’est un solitaire qui ne tolère aucun intrus sur son territoire. Chacun d’eux possède son propre terrain et ses propres buissons où ne se rencontre nul autre de son espèce. Du moins, si l’un vient rendre visite à l’autre, celui-ci fait vite comprendre à celui-là qu’il n’a qu’à s’en aller se faire voir ailleurs. Le chant sert en premier avertissement à la défense dissuasive du territoire. S’il ne suffit pas pour éloigner le visiteur importun, le propriétaire fanfaronne : il montre avec fierté son plastron rouge et, ainsi, avec une mimique nerveuse il incite le rival à s’écarter. La poursuite n’intervient que rarement,  car l’intrus, se sachant être en tort, généralement n’insiste pas.

 

A l’automne, plus d’individus se font voir et entendre, car aux indigènes sédentaires sont venus s’ajouter une certaine quantité d’hivernants étrangers. Ce qui semble expliquer un chant tardif jusqu’en décembre, le rouge-gorge étant le seul passereau à encore chanter à cette époque.

L’espèce, commune et répandue, habite en tous lieux où existe, sur de la terre couverte d’humus ou de feuilles mortes, une végétation basse, fraîche et ombragée. C'est-à-dire qu’elle aime les sous-bois, les buissons des parcs et jardins, les haies des champs. En ces endroits, elle recherche à terre les insectes, les araignées, les petits vers et mollusques, nourriture à laquelle elle ajoute, selon les saisons, quelques fruits tels ceux du sureau et du lierre. En hiver, elle récupère au sol ce qui tombe des mangeoires.

Le rouge-gorge construit son nid au sol, au pied d’un arbre, d’un buisson ou de grandes herbes, ou encore à faible hauteur dans une souche, sur un muret, utilisant même parfois des nichoirs semi-ouverts.

Venu à l’origine de la forêt, il a conquis le cœur des villes, pour peu qu’un jardin accueillant lui procure le gîte et le couvert.

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photo1

Rouge-gorge familier

Juvenile

Rouge-gorge juvénile

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Laiteron maraicher, inflorescence

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Laiteron maraicher, inflorescence

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Laiteron maraicher, feuilles

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Laiteron maraicher, latex

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Le laiteron

Difficile d’associer une plante à notre oiseau du mois qui se régale encore d’insectes à cette époque. Il quitte les espaces naturels pour nous accompagner dans nos travaux extérieurs. Mais nous aussi nous avons des plantes sauvages qui comme notre oiseau ont élu domicile dans le jardin.

 

Ainsi certaines plantes sauvages ont été « élevées au statut de plantes cultivées » et introduites dans les jardins  pour leur intérêt nutritionnel. La plus connu est le chou, Brassica olerecea, originaire du  littoral  et ayant donné tous nos choux cultivés : chou cabus, chou de milan, chou-fleur, chou brocoli… D’autres, après avoir été introduites,  ont été progressivement  délaissées comme  le cirse maraicher Cirsium oleraceum et notre plante du jour le laiteron maraicher Sonchus oleraceus qui sont alors retournés dans la nature.

 

On repère bien cette caractéristique de plantes anciennes cultivées comme légume par l’adjectif latin oleraceus contenu dans leur appellation binominale latine qui caractérise l’espèce.

Le laiteron maraicher, également appelé laiteron commun, est une annuelle qui produit du latex. On le  retrouve aussi bien dans les lieux cultivés qu’au bord des chemins et en ville car il s'adapte fort bien à tous types de sols. D'aspect variable, il peut dans un sol riche faire 1 mètre de hauteur mais il mesure plus couramment entre 30 et 60 cm.

 

De la famille des astéracées comme notre cirse du mois d’octobre, l’inflorescence est donc là aussi un capitule regroupant de nombreuses fleurs jaunes ligulés (la fleur est en forme de tube avec un pétale qui domine, la ligule) serrées les unes contre les autres. Le capitule  laissera place aux graines surmontées d’une aigrette. Les feuilles glabres sont alternes, profondément découpées et embrassent la tige par deux oreillettes pointues.

 

Ses feuilles sont sans amertume et peuvent être consommées cuites ou en salade. Alors profitez des légumes sauvages au jardin en laissant quelques plantules pour cet hiver et relevez la tête, notre ami  le rouge- gorge est là !

Ancre RG
Ancre Chardonnert

Le chardonneret élégant

Voilà un nom qui ne manque pas de piquant – Carduelis carduelis ! Mais ce n’est pas un petit chardon, plutôt un joli passereau aux couleurs éclatantes – le rouge de la tête et le jaune dans l’aile sont bien visibles. Il  est typique des zones incultes et des jardins sauvages près des habitations. Il se nourrit de graines de chardons, cirses, cardères, séneçons et cosmos, et aussi d’insectes pendant l’élevage des jeunes. Ceux-ci ont la tête entièrement beige. Le nid est souvent construit à l’extrémité d’une branche. On peut  voir le chardonneret en bandes avec d’autres granivores (linottes, pinsons, verdiers,  bruants) dans les chaumes à l’automne. C’est un nicheur sédentaire commun qui souffre néanmoins du broyage des parcelles en jachère dès que les chardons y fleurissent.

Chardonnerets avec nourrissage des jeunes

(Sortie LPO Normandie groupe Bessin à Banville).

Photo : N. Girard)

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Le cirse lancéolé

Ça pique ! C'est sûrement un chardon ?

Pas tout à fait, chardon et cirse appartiennent à la même famille de plante, les astéracées (anciennement les  composées) mais chardon renvoie au genre Carduus alors que le cirse appartient au genre Cirsium.

 

Ces deux plantes ont en commun des inflorescences très colorées roses ou mauves avec l'aspect de petites brosses, qui sont souvent pris pour une fleur unique : le capitule. En fait ce capitule est formé d’une multitude de petites fleurs tubulées serrées les unes sur les autres. La tige est haute, dépassant  allègrement le mètre, ramifiée, portant des feuilles alternes et dentées sur des épines. Par contre le cirse se différencie du chardon par ses graines, pourvues d’aigrettes plumeuses, alors que les aigrettes sont simples chez le chardon. Puis ces aigrettes sont disséminées au gré des vents après la période de floraison.

Le cirse lancéolé Cirsium vulgare se  retrouve partout : dans les prairies, au bord des chemins et même dans nos jardins. Actuellement, sa haute  tige est desséchée et le reste des inflorescences est un formidable réservoir à graines pour de nombreux oiseaux (verdiers, pinsons, linottes et bien sûr chardonnerets !). En effet notre cirse a fini son cycle de vie (plante bisannuelle) mais, regardez bien dans la pelouse ou au bord des massifs : des rosettes de feuilles piquantes sont déjà là et fleuriront à coup sûr l’année prochaine pour offrir couleur et graphisme !

Et pour les plus courageux, les cotes des feuilles des cirses se cuisinent à la manière des blettes en gratin.

Chardonneret

Chardonnerets avec nourrissage des jeunes

Cirse lancéolé

Cirse lancéolé : aigrette plumeuse

Cirse lancéolé

Cirse lancéolé : capitule

Cirse lancéolé

Cirse lancéolé : tige sèche

Cirse lancéolé

Cirse lancéolé : rosette de feuilles

Photos : N. Girard (à l'occasion de sorties LPO du Bessin)

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